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Cinq éléments clés pour une transformation de Supply Chain réussie

LSA – 6 décembre 2016
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Dans un contexte de mondialisation exacerbée où la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre accentue la pression sur les entreprises, le triptyque « offre / délai / prix » est plus que jamais au cœur de la performance et de la compétitivité de toute société. Et cela s’amplifie, d’autant plus, avec des consommateurs hyper-connectés, informés et donc toujours plus exigeants. Analyse de Sébastien Champetier de Ribes, Consultant Senior et Associé chez Suppleo Conseil et Nicolas Pétain, Directeur des opérations chez Vekia.

Face à ces enjeux, la Supply Chain est un élément particulièrement central et stratégique. Le cabinet d’études Gartner, lors de son événement Gartner Supply Chain Executive Conference 2016, annonçait d’ailleurs que son rôle n’allait pas cesser de s’élargir.

Dans ce contexte, la mise en place d’un projet de pilotage de la Supply Chain va désormais au-delà du simple projet informatique, et même au-delà de la recherche de la performance logistique. La Supply Chain est devenue une fonction structurante pour toute l’entreprise et conditionne l’ensemble de son efficacité.

De ce fait, les solutions de pilotage de la Supply Chain de nouvelle génération, plus particulièrement celles qui ont des capacités avancées de prévision et d’optimisation, ont de nombreux effets positifs.

Nous allons ainsi vous exposer ses cinq principaux effets vertueux.

1.Plus d’efficacité et de performance

En premier lieu, une Supply Chain permet d’agir efficacement sur les indicateurs économiques clés : moins de pertes, moins de ruptures de stock, moins de déchets et une réduction significative du BFR.

A l’instar d’un distributeur de la grande consommation, la mise en place d’une solution de pilotage de la Supply Chain permet :

– d’améliorer de 20 % le taux de fiabilité des prévisions de vente à la référence,

– de réduire de 2 mois la couverture de stocks dans le réseau,

– de baisser le taux de rupture entre 2 et 3 points

La mise en place d’une solution de pilotage de la Supply Chain donne les moyens d’avoir le juste stock au bon endroit en fonction de contraintes logistiques externes et des rotations de produits – variables dans le temps.

Il est vrai que ces éléments entrainent, par conséquence directe, l’optimisation de la stratégie globale de distribution par typologie de rotation de produit et implique de redéfinir plus finement les coûts de logistique et la rationalisation des approvisionnements.

La résultante aboutit à la définition du prix de revient le plus avantageux économiquement par rapport aux quantités d’approvisionnement.

2.Plus d’agilité, flexibilité et de souplesse

Deuxièmement, la mondialisation accrue des échanges et le changement dans les habitudes de consommation impactent la Supply Chain et représentent de nouveaux défis pour la gestion des chaînes d’approvisionnement. Sans une Supply Chain flexible et agile permettant de répondre à ces bouleversements dans la manière de consommer et en adéquation avec la structure du marché, les entreprises ne pourront rester compétitives et prendre un avantage décisif.

Dès lors, l’un des autres avantages à mettre en place un projet de pilotage de la Supply Chain est que cela donne les moyens de configurer, à souhait, de manière souple et durable, le réseau logistique pour aller chercher plus de parts de marché dans une approche « prix / délai / offre ».

Cette agilité profite donc à toute l’entreprise qui est ainsi plus flexible et propose de nouvelles offres telles que le click & collect, la livraison en 24 heures, sur rendez-vous ou encore la livraison express en « 2 heures chrono ».

Cette capacité à répondre très vite aux évolutions et attentes du marché est aujourd’hui indispensable et ne peut se concrétiser sans des outils sophistiqués et de dernière génération.

3.Une meilleure collaboration inter-service

De plus, cette mise en place permet de créer du liant et favorise les interactions et la collaboration entre les collaborateurs de différents services.

Par exemple, pour faire de bonnes prévisions de vente et de stock, il est nécessaire de prendre en compte le merchandising, le marketing, les conditions d’achat fournisseurs, l’ensemble des contraintes et délais logistiques, l’offre et l’actualité des magasins. Ceci a donc comme conséquences d’amener l’ensemble des acteurs à partager leurs informations et à en recevoir en retour. Dans les structures ayant évolué pour beaucoup vers une organisation en silo, cela est très bénéfique car cela recrée un dialogue, une meilleure compréhension mutuelle et favorise l’esprit d’entreprise qui devient un élément important pour aborder un virage efficace vers l’omnicanal.

C’est pourquoi l’impact devient immédiat sur la performance car les informations clés sont partagées plus rapidement et efficacement. Cela permet également de réduire des sécurités inutilement redondantes, et, de fait, très coûteuses : là où chaque acteur de la Supply Chain prenait ses propres stocks de sécurité, la solution et l’organisation diffuse la juste quantité de stock de sécurité au bon endroit, réduisant significativement les stocks inutiles et remet de la fluidité dans toute la chaine de marchandise.

En définitive, cela met en mouvement l’ensemble de l’entreprise dans une démarche de changement global.

4. Une amélioration significative des conditions de travail

Le quatrième effet vertueux est le fait que grâce à leurs fonctionnalités avancées et leurs capacités d’automatisation, les solutions de Supply Chain de nouvelle génération facilitent le travail de chacun et permettent de dégager plus de valeur ajoutée dans les tâches individuelles et collectives.

Les utilisateurs peuvent désormais consacrer une plus grande part de leur temps à l’analyse de key metrics à forte valeur ajoutée, plutôt que de simplement analyser les références à commander en parcourant un fichier Excel interminable. Par ailleurs, en termes de confort, ils bénéficient d’interfaces graphiques et de l’ergonomie des navigateurs web.

Parallèlement, cela permet de redéfinir les rôles et les responsabilités des équipes de la centrale et/ou des magasins au sein desquels elles bénéficient d’une meilleure adéquation entre missions, contraintes et objectifs.

Dans les Centrales d’achat, on s’aperçoit d’une forte évolution des métiers, passant du métier d’approvisionneur mono-flux à celui de pilote de flux omnicanal, centré sur les notions de prévision, d’optimisation des stocks et de gestion des exceptions.

De surcroît, du côté des magasins, les collaborateurs se recentrent sur le commerce / fidélisation client et limitent leurs rôles dans la gestion des stocks. Le magasin fournit les données et la centrale s’occupe de la gestion du prévisionnel en intégrant un contrat de services avec des SLAs forts. Engendrant une libération des employés du magasin des contraintes d’approvisionnement par une validation quotidienne des quantités à commander, au profit du commerce et du management de son équipe. En somme, tous les collaborateurs en sortent alors gagnants.

5. Recentrer sa culture d’entreprise sur les fondamentaux métiers

Enfin, le dernier effet est de permettre à chaque collaborateur de reconsidérer son métier et ses responsabilités en redéfinissant ses missions et objectifs.

C’est le cas de l’alignement des processus sur l’amélioration de l’expérience client est particulièrement significatif. De même, en magasin, les opérationnels ne passent plus leur temps dans la réserve à déplacer des cartons et à vérifier les commandes. Ils pourront désormais veiller à satisfaire le client grâce à des conseils qualitatifs et avisés, à des prises de commande à valeur ajoutée et à un magasin mieux structuré.

Dorénavant en centrale, on pourra mieux vérifier que l’offre proposée en magasin est en adéquation à la saison, à la période de vente et en conformité avec les dernières tendances.

En amont, il sera possible d’anticiper les charges et de prioriser la préparation des articles les plus importants.

Finalement, les contrôleurs de gestion pourront eux, s’assurer que les crédits ou budgets d’achat sont alignés avec les potentiels de marché et sont correctement exécutés pour développer les ventes et la marge.

Les réseaux logistiques sont sans cesse en mouvement et il faut se donner les moyens d’être agile, de se reconfigurer en permanence pour gagner en efficacité et en qualité de service : fini les circuits logistiques revus une fois par an, place à l’optimisation dynamique et permanente des conditions d’achats et flux logistiques !

C’est à cette condition que l’entreprise pourra passer à l’ère digitale et être en mesure de répondre aux attentes et exigences du consommateur hyper-connecté d’aujourd’hui.